Les futurs gagnants et perdants de la réforme fiscale

Donner et reprendre. Serait-ce la morale de la fable fiscale que s’ingénie à écrire le ministre des Finances ? Une stratégie de séduction politique se soldant par une opération budgétaire blanche ? Le ministre CD&V ambitionne de réformer en profondeur l'impôt des personnes physiques. Il s’est donné pour ligne directrice l’allègement et la simplification de la taxation sur le travail. Ce qui devrait profiter aux bas salaires et autres revenus moyens, à l’instar des fonctionnaires.

Un salaire net en poche pour bon nombre de contribuables, voilà qui plaira. Sauf que baisser la charge fiscale sur le travail crée un manque à gagner de plusieurs milliards d'euros pour un Etat ne voulant pas creuser son déficit. Les gagnants de la réforme feront mécaniquement des perdants. Comme de nombreux employés qui risquent de perdre écochèques, stock-options, voiture de société, au nom d’une fiscalité des revenus professionnels homogénéisée.

Et gare à ceux qui tiennent à leurs revenus du patrimoine, mobilier comme immobilier. On parle tout de même d’une taxation à hauteur de 25% des loyers sur une base « réelle » calculée par l’administration. Ou encore de 15% perçus sur les plus-values. Ce qui n'enchantera assurément pas les entrepreneurs qui vendent les parts de leur société et/ou les investisseurs qui préféraient faire vivre en Bourse leurs économies plutôt que sur un compte épargne peu rémunérateur.

Pour anticiper les retombées de cette situation nébuleuse, l'avocat fiscaliste Thierry Litannie (Lawtax) décryptera la réforme au Cercle de Wallonie.